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06/09/2019
> Innovations positives et responsables
Crédits photo : SDP
Par Laurence Haloche.
Si sa production reste indispensable dans de nombreux domaines, les initiatives toutefois se multiplient, notamment dans le monde du design, pour qu’il en soit fait un usage plus rationnel, plus réfléchi…
Chéri pendant des décennies, le plastique est devenu maudit. Et pour cause… On tombe de son tabouret TamTam en voyant les chiffres d’une transparence de plexiglas: 8 millions de tonnes de déchets polluent chaque année les océans, s’incrustent jusque dans la banquise. Faut-il s’en passer? Radicalement? Devenir végan est plus simple, car ce matériau, peu cher, souple et malléable a moulé nos habitudes depuis des générations. Tétines, jouets, vêtements, mobilier… Il est partout. Si sa production reste indispensable dans de nombreux domaines, les initiatives toutefois se multiplient, notamment dans le monde du design, pour qu’il en soit fait un usage plus rationnel, plus réfléchi…
Depuis deux ans, aux Philippines, l’organisation Junk Not! collecte et recycle les déchets pour créer des meubles. La chaise se prête plutôt bien à l’exercice. La RVR Chair de Dirk Vander Kooij est fabriquée à partir de pièces de réfrigérateurs recyclées et moulées grâce à une imprimante 3D géante.
Les modèles des studios norvégien Snohetta et danois Mater marient enfin esthétique et éthique. Des collections plus complètes ont également vu le jour, comme le projet Glow de l’artiste-designer américaine Kim Markel, connue pour ses assises, mais aussi ses tables et ses accessoires très réussis. Trop souvent encore subsiste l’idée que de vieux «plastocs» ne peuvent naître de beaux objets. Pour se convaincre du contraire, il faut aller, au BHV Marais*, voir l’exposition «Design Italia», et plus particulièrement «Le Monde de Ro».
Rossana Orlandi, galeriste et figure milanaise du design contemporain - elle a initié le projet Guiltless Plastic -, y révèle quelques pièces lauréates de la première édition du Ro Plastic Prize 2019*. Fauteuil Jolly Roger de Fabio Novembre, table basse Tronco d’Enrico Marone Cinzano, sablier de Brodie Neill… Chaque création utilise du plastique récupéré dans la mer. Patricia Urquiola, elle, a imaginé le Wasting Time Daybed (photo) dont la mousse, le rembourrage et le tissu sont à base de PET recyclé. Sa forme dessine la ligne d’un sneaker géant: une touche d’humour qui invite à avancer à grandes foulées vers un design plus responsable.
* Jusqu’au 29 septembre 2019 (Bhv.fr).