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14/10/2016

> Numérique, IOT, IA

Pokémon Go ou les vertus des lancements planétaires

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Crédits photo : succo via Pixabay
Cet été 2016, le jeu #POKEMON Go a fait le buzz parmi les fans et followers de Nintendo.
Vous avez dû croiser cet été des touristes et autres flâneurs-baladeurs lancés à la poursuite des créatures Pokémon, le téléphone à la main, l’application mobile ouverte…

« Catch them all » : Le but du jeu

Il s’agit d’attraper un maximum de créatures POKEMONs selon la position de l’utilisateur géolocalisée via le GPS de l’application. A proximité d’une créature, virtuellement placée sur la carte de la ville en des points nommés Pokéstop, le smartphone se met à vibrer. Dès qu’elle est en vue, visible grâce à la caméra du smartphone, il faut l’attraper à l’aide d’une Pokéball, via l’écran du mobile positionné dans sa direction.

A mi-chemin entre le jeu de piste et la chasse au trésor, POKEMON GO est complet et propose des niveaux de jeux différents selon le nombre de créatures trouvées. Les joueurs deviennent des dresseurs de POKEMONS qui se combattent dans une arène toujours virtuelle et peuvent constituer des équipes de joueurs… L’important est de capturer des œufs ainsi que des créatures et gagner de l’expérience. 

Le jeu est gratuit mais il est toujours possible pour ceux qui n’auraient pas le temps de déambuler à longueur de journée, le smartphone ouvert à la main en wifi ou 4G, de brûler quelques étapes et niveaux en passant par la boutique de l’application où contre quelques Poképieces sont cédés des items et des Pokéballs qui pourront être achetés dans des PokéStops, situés au niveau de lieux d’intérêt.
Si les poképièces sont virtuelles, leur contrepartie est bien réelle, en sonnant et trébuchant et payable d’avance.

Selon ses fans, Pokémon Go, jeu proposé sous forme d’application mobile et ludique pour smartphone, simulateur de balade IRL en réalité augmentée est exaltant.
La réalité augmentée exploite le décor environnant, via la caméra du smartphone, pour y intégrer et superposer des modèles 3D du bestiaire de Pokémon par-dessus. Le joueur se déplace physiquement pour aller à la rencontre des créatures adversaires qu’il essaie de vaincre et de capturer; POKEMON GO, c’est LE jeu mobile vous fait sortir de chez vous.
Pour Nintendo, il a l’avantage de séduire les plus jeunes qui n’auraient pas connu les jeux précédents de la firme japonaise puisque le film éponyme date déjà de 1998.


La première divulgation publique

Niantic, studio de création en charge de la conception et du développement du POKEMON GO, est connu pour son autre jeu de réalité augmentée : Ingress.

Au printemps 2016, cette société a commencé à divulguer de façon publique et au moyen d’une vidéo l’architecture de POKEMON GO, le futur jeu qui s’avérera rencontrer le succès planétaire que l’on connaît.
De manière prévisible, la vidéo a créé le buzz et a généré les attentes des fans devenus impatients.

Toutefois, cette divulgation publique, qui traçait à grands traits les fonctionnements et la jouabilité de l’interface POKEMON GO, était prématurée. Cela aurait contraint NINTENDO à publier un communiqué de presse sur son blog officiel.

En droit de la propriété industrielle et intellectuelle, les larges divulgations publiques de produits et applications futures peuvent avoir des conséquences importantes, voire irréversibles. Il y a donc lieu de les gérer de façon stratégique et surtout, de ne pas les négliger.

En d’autres termes, il apparaît indispensable de penser en amont les divulgations publiques de ses créations. Dans un deuxième temps, cela permet de les appréhender pour s’en servir comme des ressources et moyens d’action et de protection, plutôt que de les subir.
Cela concerne bien évidemment le domaine technique des brevets, et également les créations visuelles, audiovisuelles et multimédias, et plus précisément le domaine des Dessins & Modèles dont relèvent toutes sortes de créations visuelles : création des personnages des Pokémons, éléments graphiques tels que les dessins au trait et la colorisation des créatures, animations…

Du point de vue du droit des logiciels et des applications numériques, la date de la première divulgation publique est moindre car il n’y a pas de date limite d’enregistrement pour leur protection.
Lorsque deux sociétés sont en partenariat de création ou de développement informatique, l’expérience montre qu’il est fort utile de préciser dans le contrat régissant les relations contractuelles des parties les obligations relatives à la divulgation.
C’est un point auquel nous attachons beaucoup d’importance, entre autres, lors de la rédaction de nos contrats pour notre clientèle.
D’ordinaire, ce droit de divulgation revient au maître d’ouvrage, au commanditaire. Toutefois, des stipulations contraires peuvent être également arrêtées, c’est la volonté des parties qui s’affirme dans le contrat et devient force de loi pour ses signataires.


Versions piratées et contrefaçons

Comme pour toute success story, produits et services dont la demande explose au niveau planétaire, POKEMON GO a vu apparaître ses contrefaçons, discrètement dénommées les «versions non officielles».

POKEMON GO n’a pas été lancé de façon simultanée dans le monde entier.

Par conséquent, compte tenu du buzz pré-lancement et des promesses que ce lancement avait fait naître, les joueurs des pays dans lesquels le jeu n’avait pas encore été lancé se sont rués sur les versions contrefaites. A titre d’exemple, sur Android, les utilisateurs pouvaient notamment télécharger des visuel APK sur des sites tiers et non officiels (le trafic a pu dépasser les 4 millions de visiteurs). Pire, on rapporte que des pirates mal intentionnés (euphémisme !) en aient profité pour intégrer un malware dans un des visuel APK disponibles sur le web afin de contrôler les smartphones à distance.

Qui plus est, il semble que les versions non autorisées par Nintendo ont été plus téléchargées que la version officielle… Quand l’élève dépasse le maître ou quand le pirate dépasse l’éditeur !
Cette étude de SimilarWeb montre qu’au Canada et aux Pays-Bas, deux pays où le jeu n’était pas officiellement disponible en juillet passé, presque 7 % des terminaux Android ont installé le jeu.

Nintendo a bien évidemment réagi en envoyant plusieurs demandes à Google pour que le moteur de recherche supprime de ses résultats les centaines de liens de téléchargement des versions non officielles du jeu Pokémon Go. Ces demandes étaient basées sur le droit d’auteur américain, le Digital Millenium Copyright Act (DMCA).

Nintendo a préféré déployer son POKEMON GO petit à petit au lieu de prévoir une sortie simultanée dans tous les pays. Même si cette décision peut être justifiée par le fait que les serveurs n’étaient peut-être pas encore assez puissants pour supporter un lancement mondial et pour des raisons de traduction des versions nationales, il est important de relever les conséquences que ce lancement « saupoudré » a pu avoir : un déferlement de versions piratées qu’il sera difficile d’endiguer, désormais.


Le marché des applications vidéoludiques : future arène de combats de géants ?

Sony a créé une filiale dédiée au jeu vidéo sur mobile, Forward Works. Le succès planétaire de POKEMON GO de son rival NINTENDO ne fait que l’encourager de prendre sa place sur ce marché du futur.

Le smartphone prendra-t-il la place des consoles et PlayStation Portable (PSP) sur les gameplay ?

Qu’importent les supports, les lancements des créations originales se doivent d’être finement gérés afin d’éviter les soucis de ce genre.


Pour aller plus loin :
http://www.numerama.com/pop-culture/180835-pokemon-go-un-jeu-cheap-fun-et-chronophage.html
http://www.numerama.com/pop-culture/155041-pokemon-go-revele-officiellement-son-interface-de-jeu.html
http://www.numerama.com/pop-culture/182914-nintendo-fait-la-chasse-aux-versions-piratees-de-pokemon-go.html
http://www.numerama.com/pop-culture/154757-sony-va-se-lancer-dans-le-jeu-video-mobile-sur-smartphone.html#commentaires
http://www.numerama.com/pop-culture/193176-pokemon-go-motive-sony-a-investir-le-jeu-video-sur-smartphone.html